Velouté de terroir

Acrylique sur toile
130×97 cm

« Cette toile est un hymne à la terre fertile et nourricière qui nous régale.

Les carrés de culture maraîchère dessinent une mosaïque bien vivante où espèces et variétés se côtoient. Les couleurs se frôlent, se superposent, s’échangent, se soudent. Les textures contrastées se frottent, s’accrochent, rivalisent d’élégance. Les odeurs subtiles et généreuses, s’enchaînent. Les saveurs s’imaginent. Le parcellaire se compose. L’ensemble se rencontre, se combine déjà en un festival de complicités, de synergies.

La vie souterraine et la vie aérienne s’activent. Vive l’osmose, la symbiose, le partage ! Les légumes poussent et poussent encore. Ils poussent pour nous, pour ravir nos sens, tous plus beaux et bons les uns que les autres. Ils sont tels des fibules, bijoux qui relient la terre et le ciel.
La renaissance des cultures vraies, attentives au vivant présent et au vivant de demain, nous élève dans la bonne direction. Le triomphe des légumes retrouvés nous fait exulter d’allégresse.

Mon grand-père jardinier ne tarissait pas d’éloge sur les légumes. Ses légumes !
Son admiration, son immense gratitude se voyaient dans son sourire, dans ses gestes, s’entendait dans ses paroles. Tout comme dans les chansons qu’il entonnait pour capter notre attention, nous faire rire, nous donner du coeur à l’ouvrage.

Travailler la terre, renouer le lien avec elle, c’est travailler son âme comme on travaille un beurre en pommade. Lui accorder le plus grand soin pour l’adoucir, lui donner plus de souplesse. Davantage de possibilités, d’adaptabilité, d’ouverture, de tolérance.

L’extraordinaire diversité et générosité des légumes nous impressionne encore et nous comble de bonheur. Le reste n’est pas rien. C’est le génie des Chefs. Au delà de l’art d’accommoder, c’est l’art de la rencontre. L’art de la synergie. C’est un amour incommensurable, du respect, de l’humilité, de l’audace, de la patience, de l’envie profonde d’offrir. Offrir un maximum de sensations et d’émotions avec un minimum de moyens. Dans ma peinture aussi. La quête d’une vie. »

Eric François

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