L’ Artiste

Etudes

ERIC FRANÇOIS

Initié dès son plus jeune âge par un grand-père jardinier hors pair, Eric François s’est tourné très tôt vers l’architecture du paysage jusqu’à l’obtention d’un diplôme de paysagiste concepteur DPLG de l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage, école d’art située au Potager du Roi à Versailles.

Etudiant, il a accompagné le 1er Grand Prix National du Paysage durant 3 années sur de nombreux projets. Avec lui, il a observé la puissance de la nature dans la reconquête de friches industrielles, visité des décharges, des usines, des carrières, des villes, des zones humides, des forêts primaires, comme on visite des musées. Le week-end, c’était land-art sur le mur de Berlin en 1989 (Tapis de prairie vivante effaçant le mur), sur les barges des Sablières de la Seine à Paris (Forêts flottantes), sur les terrils du Nord (Messages pour préserver ces vestiges patrimoniaux), ou avec les cultivateurs de l’Yonne sur des parcelles de 20 hectares d’un seul tenant.

Moments clés de sa carrière professionnelle

Eric François a été responsable de la réalisation de l’Atlas des Paysages de Franche-Comté dans les années 2000 (inventaire patrimonial réalisé sur 16 000 km2 à partir de l’interprétation d’images satellites, de comparaison de photographies et de campagnes de terrain pendant 6 ans). Durant cette période, l’observation et l’étude approfondie d’une multitude de territoires urbains et ruraux ont affûté son regard.

Pour lui, le paysage est par excellence le lieu où s’exprime l’histoire des relations entre les êtres vivants et les éléments de la Terre. Ce thème de l’interrelation, de l’interdépendance universelle, alimente sa réflexion, et commence à servir de base, de liant, à ses compositions.

“Je cherche à mettre la toile en vibrations, la rendre vivante, bouillonnante, magnétique.”

Aujourd’hui

Il intervient aujourd’hui en tant que concepteur sur des projets d’aménagement du territoire, de sites urbains, d’écoquartiers, de parcs et jardins historiques avec pour leitmotiv une utilisation raisonnée de l’espace – sobre, utile et soutenable – et un respect de la Nature qui riment avec bien-être, bonheur et épanouissement humains.

En parallèle et en parfaite interactivité, Eric François exerce quotidiennement une peinture très gestuelle, développant beaucoup de matière, de profondeur, de mouvement, de transparence et de lumière. 

Eric François parle de ses toiles comme de MESSAGES en hommage à notre bien commun le plus précieux, la Terre de nos enfants. Elles évoquent la beauté, la diversité, l’interdépendance, la fragilité, des éléments et passagers d’une unique et miraculeuse planète vivante.

Chercheur d’horizons, il puise son inspiration dans les paysages qu’il arpente et étudie tous les jours. 

Il cuisine ses toiles à sa sauce. Sa matière première, inépuisable, sa palette, ses ingrédients, ce sont les territoires et leurs composantes qui l’émerveillent à chaque instant : lumière, ciel, horizon, topographie, hydrographie, occupation végétale du sol, architecture, typologies urbaines, réseaux de transports d’énergie et de déplacements, mais aussi les paysages sonores et olfactifs, la biodiversité et bien sûr les êtres humains, uniques, considérés individuellement ou collectivement.

Eric François fait un parallèle entre gastronomie, paysage et peinture. Pour lui pas de différence, il faut être tourné vers autrui. L’art de la cuisine, comme l’art du paysage et l’art de la peinture, c’est d’abord l’art de bien faire pour les autres. C’est l’art de mettre en relation, d’accommoder, d’accorder les choses. C’est aussi une admiration sans borne pour la Nature et le vivant, les terroirs et leur patrimoine, les beaux et bons produits, les paysans, leurs savoir-faire, l’architecture et les paysages ancestraux qu’ils ont contribué à façonner. Il s’agit au final de ravir les sens des gens, convives ou “clients“, offrir du plaisir, procurer du bonheur, des instants de vie uniques. 

Partitions de couleurs prenant le pouls de la Terre, ses peintures peuvent inspirer des sortes d’états des lieux instantanés qu’il qualifie lui-même de “captures d’instants de vie planétaire“. Ce sont comme des quintessences de vie, des synthèses artistiques faisant appel au cinéma, à la photographie, à la sculpture, à la chorégraphie, à la musique, au Land-art.

Composant ses œuvres à partir d’espaces amples, de formes suggestives et de matières texturées, les peintures d’Eric François se révèlent hymnes altruistes à l’extraordinaire richesse, beauté et unicité de la Terre et de ses êtres vivants : somme toute, une bien belle éloge de l’éphémère qui caractérise la vie … à apprécier à chaque instant !

“Un jet, un geste, un sens.”